Électricité
Sous une douce averse d'été, ta voix chevauche les ondes. Tu énumères tes passions musicales du moment. Et moi, je t'écoute, bercée par une douce mélodie. Tu contes tes poèmes préférés, et je suis portée par ta mélancolie. Tu ris, et je ris avec toi.
La voiture qui klaxonne derrière moi me rappelle à la réalité. Dans mes écouteurs, tes mots forment un écho puis se noient. La pluie et les larmes forment une bouillie tiède. Tout ce que j'ai de toi, c'est cette capsule audio, exposée au monde. Je me raccroche à ce signal électrique, mais le craving d'une autre biochimie se fait lourd.
Tu es si loin.
Est-ce que je fais encore seulement partie de ta vie ?
Et soudain, tu prononces mon nom. Un peu comme pour t'adresser à moi, pour répondre à mes doutes et mes peurs. Tu réponds avec plusieurs mois d'avance à la pensée que je t'adresse. Un réconfort, une connexion profonde, défiant l'espace et le temps.
Je crois bien ne pas avoir écrit de poème d'amour depuis le lycée, mais c'est à toi que cette prose est destinée.